Le sud de l'Europe en proie aux incendies, pic de chaleur dans la péninsule ibérique
Du Portugal à la Grèce, les incendies faisaient rage jeudi dans le sud de l'Europe, terrassé par une vague de chaleur asphyxiante qui devrait atteindre son pic dans la péninsule ibérique.
En Grèce, cette bataille contre les flammes a fait deux morts mercredi lorsqu'un hélicoptère s'est écrasé en mer alors qu'il tentait d'éteindre un feu de forêt dans l'île de Samos, ont annoncé jeudi les garde-côtes.
Le Portugal, dont le centre est ravagé par les incendies depuis jeudi dernier, a connu mercredi 200 départs de feu, le chiffre le plus élevé depuis le début de cette vague de chaleur.
"Aujourd'hui est le jour où il faut faire le plus attention", a mis en garde le Premier ministre portugais Antonio Costa. Plus de 2.000 pompiers sont toujours mobilisés à travers le pays pour lutter notamment contre quatre foyers importants toujours actifs du nord au sud.
"Nous vivrons aujourd'hui la journée la plus grave du point de vue de la hausse des températures, d'un renforcement du vent d'est" pouvant attiser les flammes "et de la baisse du niveau d'humidité", a poursuivi M. Costa
Selon le dernier bilan de la protection civile portugaise, ces feux ont fait un mort et une soixantaine de blessés.
- Feux d'artifice interdits -
En France, les températures élevées compliquaient également la tâche des pompiers luttant depuis mardi en Gironde (sud-ouest) contre deux feux de forêt ayant déjà brûlé près de 4.000 hectares, notamment près de la très touristique Dune du Pilat dont l'accès a été fermé "jusqu’à nouvel ordre".
Par crainte d'autres départs de feux, les lancers de feux d'artifice, privés ou publics, qui ont traditionnellement lieu à l'occasion de la fête nationale du 14-Juillet ont été interdits jusqu'à lundi soir en Gironde et dans le département voisin des Landes.
En Espagne, l'incendie le plus inquiétant a déjà dévasté au moins 4.000 hectares dans une zone montagneuse à cheval sur les régions d'Estrémadure et de Castille-et-Léon, non loin du Portugal.
Plusieurs incendies de moindre importance se sont déclarés en Italie ou en Croatie, selon le système européen Copernicus.
- Pic de chaleur -
Après plusieurs jours de températures suffocantes, la péninsule ibérique devrait connaître jeudi le pic de cette vague de chaleur qui devrait perdurer jusqu'à dimanche.
En Espagne, où un maximum de 45,6°C a été enregistré mercredi en Andalousie (sud), l'agence météo s'attend à ce que "jeudi soit la journée la plus chaude de cet épisode de vague de chaleur". La quasi-totalité du pays restait en état d'alerte, à un niveau maximal pour plusieurs régions du centre, du sud et de l'ouest.
Les prévisions sont similaires au Portugal, où 46,3°C ont été enregistrés mercredi dans le centre du pays.
L'intensité de cette seconde vague de chaleur en un mois dans le pays, qui devrait perdurer jusqu'en milieu de semaine prochaine, pourrait être "équivalente" à la canicule meurtrière d'août 2003 (avec près de 19.500 morts en France), a relevé Matthieu Sorel, climatologue à Météo-France.
Le patron des pompiers, Grégory Allione, a lui appelé à un renforcement urgent du système français de lutte contre les incendies, menacé d'être débordé par le réchauffement climatique.
"Il va falloir s'équiper encore plus" car le dispositif pourrait craquer "si on devait être soumis à plusieurs gros départs de feu en même temps sur le territoire", a-t-il dit à l'AFP.
Cette intense vague de chaleur devrait toucher dans les jours à venir d'autres parties d'Europe occidentale ou centrale, comme le Royaume-Uni, où l'agence météo (Met Office) attend des températures supérieures à 35 degrés à partir de dimanche.
Dans ce contexte, le maire de Londres Sadiq Khan a décrété un plan d'urgence "températures extrêmes" pour venir en aide aux SDF, y compris en leur distribuant de l'eau et de la crème solaire tandis que la fédération de syndicats TUC a appelé à interdire de travailler si la température intérieure dépasse les 30 degrés.
Cette vague de chaleur est la deuxième en à peine un mois en Europe. La multiplication de ces phénomènes est une conséquence directe du réchauffement climatique selon les scientifiques, les émissions de gaz à effet de serre augmentant à la fois leur intensité, leur durée et leur fréquence.
D. Wassiljew--BTZ