Escrime: Manon Apithy-Brunet "toujours sur son nuage" après son sacre olympique
Médaillée d'or olympique au sabre à Paris, Manon Apithy-Brunet vit toujours "sur un petit nuage" presque quatre mois après les Jeux mais se penche déjà vers un nouvel objectif, Los Angeles en 2028, explique-t-elle dans un entretien accordé à l'AFP.
Dans le décor splendide du Grand Palais, le 29 juillet, la tireuse de 28 ans était ressortie reine d'une finale rêvée entre Françaises face à Sara Balzer, devenant la première escrimeuse tricolore en or avec cette arme depuis l'introduction du sabre féminin aux JO en 2004.
Depuis, Manon Apithy-Brunet a revu les images, dont certaines "touches que tu oublies", ou des "moments forts". Et "le moment ou Boladé (Apithy)", son mari également médaillé de bronze par équipes, lui "saute dessus" pour célébrer sa victoire, une des images marquantes des Jeux.
La vie de la championne olympique, remplie de demandes médiatiques, conférences ou soirées, est "chouette", admet-elle avec un grand sourire.
"Tout le monde me dit, ça va ? La dépression est déjà arrivée ou pas ? Et je leur dis que non, je suis encore sur mon petit nuage", raconte la Lyonnaise d'origine, qui depuis quelques mois a "la chance d'être sollicitée de partout, et vu que ça fait huit ans que je ne m'étais pas arrêtée, je prends le temps de profiter".
- Retour à Paris -
Après la préparation physique, la tireuse a repris l'entraînement en début de semaine, à l'Insep.
"J'ai un entraînement d'escrime tous les jours cette semaine, car mon corps a un peu oublié comment faire de l'escrime, il faut lui rappeler", mais "ce qui est assez drôle, c'est que sur une même séance d'escrime je sens des sensations qui reviennent au fur et à mesure des touches, des matches, ça c'est cool".
Celle qui s'entraînait auparavant du côté d'Orléans, à l'Académie Christian Bauer, s'est réinstallée en région parisienne pour débuter un nouveau cycle, qu'elle partagera entre l'Insep, dans le 12e arrondissement de la capitale, et Maisons-Alfort, dans le Val-de-Marne.
"J'ai décidé de retrouver le groupe France. Je m'entraînerai sur tout ce qui est séance d'assaut, donc escrime pure, avec les filles d'ici, on aura le même préparateur physique", tandis que pour "le côté technique et leçons", ainsi que le coaching, elle a choisi de travailler aux côtés de Boladé Apithy et du maître d'armes Arnaud Schneider.
- "J'aime la beauté des Jeux" -
L'objectif est déjà tout trouvé: les JO de Los Angeles dans quatre ans.
"J'y pensais même avant les Jeux (de Paris). Boladé m'a demandé très vite si j'avais encore de la motivation. Déjà la première est d'être championne du monde, c'est le titre individuel qui me manque, donc ça me booste pour les trois prochaines années", détaille Manon Apithy-Brunet.
"Et j'aime la beauté des Jeux. Je me sens encore jeune, bien, j'ai encore l'impression que je peux progresser (...) et j'adore l'escrime. Quatre ans je sais que c'est long, mais pas tant que ça".
Bien avant la Californie, elle reprendra la compétition le mois prochain au Grand Prix d'Orléans (5-7 décembre), à "la maison" pour l'"une des plus belles compétitions de l'année", même si Manon Apithy-Brunet n'est pas encore en pleine possession de ses moyens.
"L'objectif dans un premier temps, ça va être de m'amuser et de me bagarrer. Pour le côté résultat, je compte un peu sur mon talent, le public, l'adrénaline. Je sais bien que je ne suis pas assez entraînée. Physiquement je ne suis pas encore à la hauteur. Et +escrimement+ parlant, quand je commence une séance d'assaut, je cherche mes repères", admet la championne.
"Mais il faut bien y retourner. Quitte à prendre une grosse raclée, se dire qu'il y a du boulot, ce n'est pas grave", conclut la tireuse, avec optimisme.
F. Burkhard--BTZ