Tennis: à Madrid, Nadal à pas de loup, Alcaraz avance masqué
A un mois de Roland-Garros, Rafael Nadal poursuit au Masters 1000 de Madrid à partir de mercredi son énième tentative de retour, au parfum de tournée d'adieux, quand la forme de son jeune compatriote Carlos Alcaraz, double tenant du trophée, reste incertaine.
Pas encore titré ni même finaliste en 2024, le N.1 mondial Novak Djokovic a lui choisi comme la saison dernière de faire l'impasse sur le tournoi espagnol et de se concentrer sur celui de Rome, le dernier Masters 1000 sur ocre avant la levée parisienne du Grand Chelem (26 mai-9 juin). Si bien que la tête de série N.1 revient à Jannik Sinner, l'homme fort de la première partie de saison.
Dès janvier, quand Nadal a enfin renoué avec la compétition après quasiment un an d'absence et une double opération psoas et hanche, l'Espagnol aux 22 sacres majeurs ne faisait déjà pas mystère de ce qu'il avait en tête : redevenir compétitif quand arriverait la saison sur terre battue, sa surface chérie.
Le nouveau coup d'arrêt qu'il a connu dès son troisième match à Brisbane, en Australie, en tout début de saison, a brouillé encore son horizon en le mettant sur le flanc trois mois de plus, de l'Open d'Australie à Monte-Carlo inclus, jusqu'à sa reprise à Barcelone il y a une semaine. Une rentrée cahin-caha, avec une victoire contre l'Italien Flavio Cobolli et une défaite contre l'Australien Alex de Minaur, mais un objectif inchangé: revoir Paris et la terre de ses quatorze couronnes - vraisemblablement une dernière fois - malgré son corps déglingué.
- "Si mon corps supporte..." -
"Je vais devoir jouer à Madrid en fonction de comment je vais me sentir", prévenait "Rafa" après le tournoi catalan et son élimination 7-5, 6-1 par De Minaur.
"Aujourd'hui, le principal, ce n'est pas de gagner, mais surtout de terminer en bonne santé", avait-il ajouté. "Ce n'est pas le moment de jouer au héros, mais d'être réaliste et prudent. Une fois le premier set perdu, c'était fini. J'ai joué avec les moyens du bord."
"Si je réussis à accumuler à Madrid une semaine d'entraînement avec des joueurs d'un certain niveau, si je peux jouer des sets jour après jour, si mon corps reprend le pli de ce niveau de compétition et que je me sens prêt, je pourrai faire un pas de plus en avant", développait-il.
"Si mon corps est capable de supporter des charges progressives, ça m'aidera, semaine après semaine, à pouvoir essayer d'en exiger plus, poursuivait le Majorquin de bientôt 38 ans (le 3 juin, en plein Roland-Garros). C'est ce que j'espère. Une progression, en termes de possibilité de me battre. Un peu plus à Madrid, un peu plus à Rome... Et à Paris, advienne que pourra. S'il faut prendre un risque, c'est là-bas. Quoi qu'il arrive, ce sera le moment."
Dans la Caja magica madrilène, comme un symbole de sa longévité exceptionnelle, Nadal entrera en lice face au jeune invité américain Darwin Blanch : un adversaire de 16 ans, né en septembre 2007... quand "Rafa" était déjà triple lauréat de Roland-Garros.
- Alcaraz "probablement sur le court" -
Avant-bras droit toujours protégé, mais plus engagé à l'entraînement qu'à Monte-Carlo au début du mois où il avait déclaré forfait, comme à Barcelone la semaine suivante, Alcaraz, lui exempté de premier tour en qualité de tête de série N.2, sera-t-il sur la ligne de départ en fin de semaine ?
"Je ne veux rien affirmer à 100%, mais si mes sensations se confirment, probablement que j'entrerai sur le court", a estimé l'Espagnol de 20 ans mardi après-midi, entouré d'une nuée de journalistes et de caméras.
"Il reste quelques jours avant mon premier match, aujourd'hui je me suis entraîné avec un petit peu plus d'intensité, les choses se sont plutôt bien passées. Je ne veux pas me précipiter, a ajouté "Carlitos", qui a avancé que "jouer trois ou quatre matches" - ce qui le hisserait au mieux en quarts de finale - le contenterait dans les circonstances du moment.
Alcaraz affrontera soit le Français Arthur Rinderknech, soit le Kazakhe Alexander Shevchenko pour débuter, et pourquoi pas l'Italien Lorenzo Musetti au tour suivant.
Dans le tableau féminin, une potentielle revanche de Stuttgart pourrait survenir entre la N.1 mondial Iga Swiatek et la Kazakhe Elena Rybakina, qui vient de la priver de couronne en Allemagne. Avant ça, Rybakina est sur la route de la Bélarusse Aryna Sabalenka, la tenante du titre, dans le dernier carré.
A. Bogdanow--BTZ