JO-2022: avec le super-G, Mayer s'offre son troisième or olympique
Déjà titré en descente en 2014 puis en super-G en 2018, l'Autrichien Matthias Mayer est entré un peu plus dans l'histoire olympique mardi, déjouant les pronostics pour s'adjuger une nouvelle médaille d'or en super-G.
"Je crois que c'est Monsieur Jeux olympiques, et c'est un type fantastique", s'est réjoui son compatriote Vincent Kriechmayr, lui-même champion du monde en titre du super-G et de la descente, cinquième mardi.
Après 1 min 19 sec 94/100e d'effort, Mayer a devancé l'Américain Ryan Cochran-Siegle, auquel il n'a manqué que 4/100e pour créer une énorme surprise, et battu de 42/100e le favori norvégien Aleksander Aamodt Kilde, N°1 mondial en descente comme en super-G.
Troisième de la descente lundi, l'Autrichien de 31 ans décroche une quatrième médaille olympique et devient le troisième skieur alpin titré dans trois éditions différentes après le Norvégien Kjetil Andre Aamodt (super-G 1992, 2002, 2010) et l'Italienne Deborah Compagnoni (super-G 92, géant 94 et 98).
Habitué des podiums de Coupe du monde (41), Mayer a troublé le duel attendu entre Kilde et le leader de la course au gros globe Marco Odermatt, qui se sont partagés les cinq super-G de l'hiver.
- Top 10 pour Giezendanner -
Premier des cadors à s'élancer avec le dossard 7, vainqueur de trois super-G cet hiver, Kilde croyait pourtant à la victoire lorsqu'il a levé les bras en bas de piste, visage radieux, après une démonstration de puissance et de propreté technique.
D'autant que Marco Odermatt, prodige de l'équilibre d'ordinaire capable de rattraper toutes les prises de risque, est cette fois parti à la faute, sur un tracé très tournant mijoté par son entraîneur, Reto Nydegger.
"Aux JO, seule une médaille compte. Peut-être que vous prenez un peu plus de risques que d'habitude en Coupe du monde, où une 4e ou 5e place rapporte des points importants", expliquait le Suisse de 24 ans, déjà tourné vers le géant dimanche.
Parti avec le dossard n°13, Mayer a fait parler son agilité pour rester en piste après avoir boxé de l'épaule gauche l'une des premières portes, puis a réalisé une fin de course époustouflante sur une neige visiblement polie au fil des passages.
"La piste accélère", a confirmé Alexis Pinturault. "Je pense que ça vient beaucoup du gros froid qu'il fait la nuit, et on voit qu'arrivés au dossard n°9 ça va extrêmement vite".
Parti en troisième position, le détenteur du gros globe a finalement terminé 11e, satisfait d'avoir produit un ski "plutôt bon, juste" et d'avoir pris des repères pour le combiné alpin jeudi, mais frustré par les conditions changeantes.
"Il faut que je retienne la manière", estime le Savoyard. "Je n'avais pas le dossard idéal, mais le ski était bon, les intentions étaient bonnes".
Blaise Giezendanner, récent troisième en descente à Kitzbühel, a terminé 9e, tandis que Matthieu Bailet, auteur d'un très bon début de manche, a manqué une porte.
D. Fjodorow--BTZ