JO-2022: les frondeurs français face aux fondeurs scandinaves
Longtemps hors des podiums olympiques, les fondeurs français contestent depuis 2014 l'ordre établi du ski de fond, dominé par les Scandinaves et Russes. Maurice Manificat mènera une nouvelle fois la fronde aux JO-2022 (4-20 février), assisté des sprinteurs Richard Jouve et Lucas Chanavat.
De PyeongChang à Pékin, les ambitions des fondeurs français n'ont pas fondu. Rien à voir avec la température avoisinant les 20 degrés sous le zéro au stade de ski de fond de Zhangjiakou. Davantage avec l'affirmation de la France comme un pays qui compte au royaume des skis fins.
Le plus médaillé des Français, Maurice Manificat, peut ajouter une quatrième – voire une cinquième - médaille à sa collection de bronze, les sprinteurs viser une rarissime médaille individuelle.
Les couronnes semblent toujours promises aux écrasants Norvégiens –-Johannes Klaebo et Therese Johaug en tête-– sinon aux Russes, menés par Alexander Bolshunov, mais les tricolores se mêleront aux débats. Ils ont confirmé en Corée que la médaille de bronze du relais à Sotchi n'avait rien d'un hasard en la reconquérant quatre ans de plus.
Malgré une "préparation très compliquée", entre pubalgie trainante puis blessure aux côtes, Maurice Manificat ambitionne des podiums, autant en relais 4x10km –-il faisait partie des équipes médaillées entre 2014 et 2018-– qu'en skiathlon. Cette épreuve programmée le 6 février, l'enchaînement de 15 kilomètres en classique puis d'autant en skating (pas de patineur), est sa spécialité (5e en 2018, 7e en 2014).
Mais "Momo" s'est blessé aux côtes en janvier: "A la fin du stage aux Saisies, c'était vraiment mieux (...) il n'est pas encore devant mais il progresse. Et Maurice est imprévisible", rappelle à l'AFP Olivier Michaud, le patron de l'équipe de France.
En quatre JO, Manificat aura incarné la montée en puissance du fond français depuis la cruelle quatrième place en relais à Vancouver en 2010. En ayant participé à décrocher trois des quatre médailles françaises dans la discipline, le Haut-Savoyard affiche sans doute le plus beau palmarès du ski de fond français.
- Klaebo dans les traces de Bjoergen et Daehlie -
Il a des successeurs mais plutôt chez les sprinteurs, qui peuvent prétendre à une médaille individuelle. Un accomplissement avec un seul précédent: le surprenant argent de Roddy Darragon en 2006.
Avec deux podiums de Coupe du monde cette saison, Lucas Chanavat (27 ans) a une carte à jouer le 8 février dans le sprint. Et plus encore Richard Jouve (27 ans également), deuxième au classement général de la Coupe du monde de la spécialité, derrière le grand favori norvégien Johannes Klaebo.
Déjà triple champion olympique en 2018 (sprint, relais 4x10 km et sprint par équipes), le phénomène de 25 ans a remporté en début de mois le Tour de ski et il écrase le classement général de la Coupe du monde de ski de fond.
En cas de très probable nouveau triplé doré --auquel il peut ajouter une médaille sur 15 km-- Klaebo deviendrait après seulement deux JO disputés, l'un des sportifs les plus titrés aux Jeux d'hiver.
Et ses compatriotes Marit Bjoergen, Björn Daehlie (deux ex-fondeurs) et Ole Einar Bjoerndalen (ex-biathlète) auraient du souci à se faire pour leur record de huit médailles d'or à l'avenir.
Avec Therese Johaug, grande favorite du 10 km, il sera l'un des grands pourvoyeurs de médailles de la Norvège, première du tableau des médailles à PyeongChang.
P. Hansen--BTZ