Ski alpin: Miradoli revoit la lumière à Garmisch, Brignone et Hütter premières
Sixième du Super-G dimanche et 11e de la descente de coupe du monde samedi à Garmisch-Partenkirchen (Allemagne), Romane Miradoli a réussi en Allemagne son meilleur week-end depuis son retour sur les skis début décembre, après un an d'arrêt suite à une grave blessure au genou.
Pour la dernière course avant les Jeux olympiques de Pékin (4-20 février), la Française s'est glissée en Super-G parmi les ténors de la discipline: la leader de la coupe du monde de spécialité, l'Italienne Federica Brignone, et l'Autrichienne Cornelia Hütter se sont partagé la première place, dans le même centième, devant une autre Autrichienne, Tamara Tippler à 82/100.
A 98/100 des "co-vainqueurs", la skieuse de Flaine signe donc dans les Alpes bavaroises un nouveau top-10, après sa 10e place en décembre sur le Super-G de Val d'Isère. Deux autres Françaises sont entrées dans le top-30, Tiffany Gauthier (23e à 1 sec 79/100) et Laura Gauché (25e à 1 sec 92/100).
"Pas mal...", a lâché Miradoli dans l'ère d'arrivée avec un sourire entendu, "même si avec le ski que je produis en ce moment, c'est vrai que j'en attends toujours plus, mais je suis contente de mon résultat".
Mi-décembre 2020, une rupture du ligament croisé antérieur de son genou gauche, sur le Géant de Courchevel, avait prématurément mis fin à sa saison. Un long travail de rééducation lui a permis de reprendre l'entraînement cet été et de s'élancer de nouveau en coupe du monde en décembre, à Lake Louise, avec déjà une 13e place sur la deuxième descente canadienne.
"Je n'ai pas vécu une année très facile", concède l'athlète de 27 ans, "même si j'étais persuadée que mon genou se remettrait à merveille. Mais mentalement j'en ai profité pour travailler ce qui me manquait jusqu'à maintenant, essentiellement la régularité".
- "J'oublie ma blessure" -
Cette spécialiste de la vitesse assure par ailleurs qu'elle n'a plus d'appréhension, et qu'elle se sent de plus en plus libérée dans les portillons de départ: "C'est vrai que par moment j'oublie un peu que je reviens d'une blessure et que j'ai raté une saison", constate-t-elle, "je suis contente du travail que j'ai pu accomplir jusque là et je monte vraiment crescendo, j'ai l'impression de continuer de construire ma saison et cette partie-là de ma carrière, post-blessure."
Comparer son ski d'avant son accident avec celui d'aujourd'hui lui est difficile: "Le niveau évolue tout le temps, c'est dur de dire si je retrouve mon niveau", dit-elle, "mais l'objectif c'était de retrouver un ski plus constant, plus solide, et c'est ce que je suis en train de faire en ce moment, donc c'est chouette".
Avec l'équipe de France, elle s'envolera le 4 février pour la Chine, après avoir passé quelques jours chez elle pour souffler. Elle assure qu'elle cherchera avant tout à Pékin à prolonger le plaisir qu'elle ressent depuis qu'elle est revenue: "J'ai la chance de pouvoir participer à mes deuxièmes Jeux, c'est une expérience exceptionnelle à vivre... et sait-on jamais", dit-elle quand on lui parle de médaille.
Sans pression, car personne ne l'attend vraiment. Jamais encore dans sa carrière elle n'est montée sur un podium de coupe du monde dans une épreuve individuelle. Aux Jeux de Pyeongchang en 2018, elle avait terminé 18e de la descente et 19e du Super-G.
H. Müller--BTZ