Transfert: la Juve mise sur Vlahovic pour retrouver le chemin des buts
La Juventus, orpheline depuis l'été dernier des buts de Cristiano Ronaldo, a cassé sa tirelire à mi-saison pour placer à la pointe son attaque Dusan Vlahovic, révélation de la première moitié de saison sous le maillot de la Fiorentina.
Pour s'attacher jusqu'en 2026 les services de la pépite serbe de 22 ans -- qui portera à Turin le N.7 comme Cristiano Ronaldo avant lui--, la Juve a précisé dans un communiqué vendredi avoir déboursé 70 millions d'euros, auxquels pourront éventuellement s'ajouter 10 millions de bonus.
La Vieille Dame bat ainsi largement le record établi pour une transaction hivernale en Italie - Milan détenait la palme jusqu'ici avec les 38 M EUR versés en 2019 pour Lucas Paqueta.
Même si la Juve avait assuré qu'elle ne ferait aucun coup d'éclat en janvier, les difficultés récurrentes de l'équipe de Massimiliano Allegri ont incité les Bianconeri à accélérer pour recruter cet attaquant suivi depuis longtemps.
La Juventus n'a que la 11e attaque de Serie A, entre joueurs décevants (Morata, Kean) ou blessés (Chiesa, saison terminée).
Actuellement 5e du classement après une première moitié de saison sur courant alternatif, elle doit hausser le ton pour espérer décrocher l'un des quatre billets qualificatifs pour la Ligue des champions, compétition que la "Vieille dame" a toujours disputée depuis 2012.
Avec Vlahovic, elle met la main sur l'un des meilleurs attaquants du moment en Italie, co-meilleur buteur du championnat avec Ciro Immobile (17 buts).
- Fan de Zlatan -
Le jeune Serbe, arrivé à 18 ans à Florence, a amélioré ses statistiques saison après saison, avec les conseils notamment la saison dernière de Franck Ribéry, qu'il considère comme son "grand frère".
De la tête, en vitesse, en force ou avec sang-froid du point de penalty, l'attaquant d'1,90 m impressionne par sa palette large, rappelant parfois celle d'un Zlatan Ibrahimovic, passé lui aussi par la Juve en début de carrière et idole de Vlahovic.
Sa réussite devant le but a permis à la Fiorentina de se mêler à nouveau à la lutte européenne cette saison mais a aussi profité à la Serbie, qualifiée pour le Mondial-2022 en devançant le Portugal de Cristiano Ronaldo lors des qualifications.
"Sa force, c'est son attitude pendant la semaine, il s'entraîne toujours à mille à l'heure. Ses prestations en sont la conséquence", expliquait cet automne son entraîneur à la Fiorentina Vincenzo Italiano.
"Il a de la chance d'être né où il est né, parce qu'on peut voir qu'il a le feu en lui et qu'il est affamé. Je suis content pour lui et mon équipe nationale", a dit Sinisa Mihaljovic, un autre Serbe a s'être illustré en Italie, aujourd'hui entraîneur à Bologne.
- Quid de Morata et Dybala? -
Mais ces prestations étincelantes ont évidemment accru l'intérêt autour de ce jeune joueur. Et la Viola, après avoir échoué à prolonger son bail, doit donc se résoudre à le laisser partir pour la Juventus, club préféré par Vlahovic à d'autres prétendants comme Arsenal.
A une semaine de la fin du mercato, lundi, les dirigeants florentins avaient officiellement ouvert la porte et fixé le prix: 70 millions d'euros minimum.
Malgré ses difficultés financières, la Juve a foncé pour conclure l'affaire avec l'attaquant qui suit ainsi le chemin fait avant lui par d'autres stars de la Fiorentina, Roberto Baggio (en 1990) puis Federico Chiesa (en 2020).
Il s'agit toutefois d'un effort financier important pour la "Vieille dame", alors que ses comptes sont dans le rouge et qu'elle est sous surveillance de la justice, qui a ouvert une enquête sur des plus-values douteuses réalisées ces dernières saisons.
Il n'est donc pas impossible que le club ne doive laisser partir en parallèle certains gros salaires pour compenser. Un départ d'Alvaro Morata, l'actuel titulaire en pointe, n'est pas exclu, ni ceux de certains milieux, Aaron Ramsey en tête.
L'arrivée d'une pointure du calibre de Vlahovic pourrait aussi remettre en question la place centrale promise à l'avenir à Paulo Dybala, star en fin de contrat dont la prolongation est toujours au coeur d'intenses tractations.
P. Rasmussen--BTZ