Médicaments: Bruxelles veut imposer aux fabricants des plans de prévention des pénuries
La Commission européenne veut obliger les entreprises pharmaceutiques à établir des plans de prévention des pénuries de médicaments, un problème affectant l'ensemble de l'UE, dans le cadre d'une réforme présentée mercredi.
Bruxelles prévoit aussi de dresser une liste de médicaments essentiels, qui pourra ensuite servir de base à une obligation de constituer des stocks.
"Durant la dernière décennie, les pénuries signalées de médicaments, notamment d'antibiotiques, ont grimpé en flèche pour se chiffrer en dizaines de milliers", a souligné la commissaire européenne à la Santé, Stella Kyriakides, en dévoilant une révision très attendue de la législation pharmaceutique.
"Pour combattre cela, les entreprises devront signaler les potentielles pénuries plus tôt et avoir des plans de prévention pour leurs médicaments", a-t-elle dit.
Ces ruptures de stock ou tensions d'approvisionnement ont notamment touché cet hiver des antibiotiques largement prescrits comme l'amoxicilline, mais également le paracétamol ou encore récemment la pilule abortive en France.
"Nous allons aussi établir pour la première fois une liste des médicaments essentiels pour surveiller leur disponibilité et répondre aux vulnérabilités d'approvisionnement", a-t-elle ajouté.
Cette liste, que l'exécutif européen espère avoir dressée d'ici la fin de l'année, pourra permettre à la Commission d'obliger les laboratoires pharmaceutiques à renforcer la sécurité de leurs approvisionnements et dans certains cas, à constituer des stocks.
Les pénuries de médicaments, devenues particulièrement criantes pendant la pandémie de Covid-19, sont liées à plusieurs facteurs. Le phénomène est liée à la concentration de la production des principes actifs dans quelques pays asiatiques, notamment la Chine et l'Inde.
U. Schmidt--BTZ