Samu-Urgences de France déplore l'appel à la grève des médecins libéraux
Face à l'augmentation "vertigineuse" de l'activité dans les services d'urgences, le président de l'association Samu-Urgences de France a déploré mardi l'appel à la grève des médecins libéraux pendant les fêtes, déjà condamné par le ministre de la Santé.
"Cette grève arrive au pire des moments", a estimé mardi sur France Bleu Alsace Marc Noizet, chef des urgences de Mulhouse et successeur de l'actuel ministre de la Santé, François Braun, à la tête de l'association Samu-Urgences de France.
"Depuis 15 jours, on observe une augmentation excessivement importante, que je qualifierais presque de vertigineuse, de l'activité dans les centres" du Samu, a-t-il ajouté, évoquant le "pic épidémique de grippe", auquel s'ajoutent les épidémies de bronchiolite et de Covid-19.
"On est en limite de rupture de ce qu’on est en capacité de faire avec les moyens dont on dispose en cette période de fin d’année", a-t-il conclu.
Le collectif "Médecins pour demain", créé à la fin de l'été, a appelé les médecins libéraux à se mettre en grève entre Noël et le jour de l'An, avec le soutien de plusieurs syndicats (UFML, FMF, SML, Jeunes Médecins).
François Braun, a "fermement" condamné cet appel à la grève, dans une déclaration transmise lundi par son ministère à la presse.
"Alors que notre système de santé affronte une situation exceptionnelle, compte tenu notamment de la triple épidémie qui se poursuit partout en France, cela fait peser une pression accrue sur des hôpitaux et services d'urgences qui se trouvent déjà dans une situation critique", a souligné le ministre.
Il a salué la décision des principaux syndicats (MG France, CSMF, Avenir Spé) qui "n'ont pas appelé à la grève" et encouragé à faire "prévaloir cet esprit de responsabilité".
François Braun fera mardi "en fin de journée" un point avec les ARS, les CHU et les fédérations hospitalières sur la situation des hôpitaux.
La revendication centrale du collectif "Médecins pour demain" demeure le doublement du tarif de consultation de base (de 25 à 50 euros) pour créer un "choc d'attractivité" vers une médecine de ville en manque criant d'effectifs, écrasée par les tâches administratives et qui n'attire plus les jeunes.
Le collectif prévoit une manifestation nationale à Paris le 5 janvier.
O. Larsen--BTZ