Variole du singe : élus et associations réclament une commission d'enquête
Des personnalités politiques, représentants associatifs et citoyens demandent la création d'une commission d'enquête sénatoriale sur l'action du gouvernement dans la lutte contre la variole du singe, qu'ils qualifient d'"insuffisante", dans une tribune publiée mardi dans le journal en ligne HuffPost.
"L’action du gouvernement (...) est totalement insuffisante face à l’ampleur de la situation", accusent les signataires, critiquant "la lenteur extrême de mise en route" et le "sous-dimensionnement" de la campagne de vaccination, ainsi que "l’absence d’information transparente" sur le "nombre de vaccins disponibles" ou "les commandes à venir".
Parmi les auteurs de la tribune figurent les députées Sandrine Rousseau et Danielle Simonnet (NUPES), la première adjointe à la mairie de Marseille Michèle Rubirola (EELV), les présidents des associations AIDES, Act-UP Paris et Médecin du Monde. Ils demandent aux sénateurs de constituer une commission d'enquête, comme ce fut le cas en 2020 sur la gestion de la crise sanitaire du Covid-19.
Selon le dernier bilan de Santé publique France, publié vendredi, 1.955 cas confirmés ont été recensés en France depuis le 20 mai, date à laquelle un premier cas a été détecté sur le territoire national.
Face à cette flambée des cas, plus de 42.000 doses de vaccin contre la variole ont été déstockées et la vaccination a été élargie aux publics les plus à risque : les hommes ayant des relations sexuelles avec un ou plusieurs hommes, les personnes trans ayant des partenaires sexuels multiples, les travailleurs du sexe et les professionnels exerçant dans les lieux de consommation sexuelle.
Toutefois, les "créneaux disponibles restent en nombre trop insuffisants partout sur le territoire national", jugent les auteurs de la tribune, qui demandent aux parlementaires de "mettre fin au secret sur la stratégie gouvernementale" afin d'"évaluer la qualité de cette stratégie".
Face aux critiques, le ministre de la Santé François Braun avait assuré fin juillet que la France n'avait "pas pris de retard" et affirmé que le stock de vaccins anti-variole était "très conséquent". Il avait toutefois refusé d'en préciser l'ampleur, plaidant le "secret défense" car la variole peut servir d'arme biologique.
Lundi, à l'issue d'une rencontre avec l'association AIDES, le ministre a promis sur Twitter que la "mobilisation sur tout le territoire continu(ait) à s’accentuer".
I. Johansson--BTZ