Variole du singe: la France va élargir la vaccination aux groupes les plus exposés
Le gouvernement va élargir la vaccination contre la variole du singe aux "groupes les plus exposés", notamment les homosexuels, les personnes trans multipartenaires, les personnes en situation de prostitution, après un avis de la Haute autorité de santé (HAS) en ce sens.
La HAS a recommandé vendredi d'élargir la vaccination à ces groupes.
"Cet avis va être suivi", a annoncé peu après Jérôme Salomon, directeur général de la Santé, lors d'un point presse.
Les nouvelles catégories éligibles à une vaccination préventive "pourront commencer à prendre des rendez-vous dès la semaine prochaine s'ils le souhaitent", a-t-il ajouté.
"Face à la diffusion du virus Monkeypox, à la cinétique de l'épidémie et aux difficultés de tracer les contacts des personnes infectées", la HAS a recommandé vendredi d'élargir la vaccination pour pouvoir l'administrer de manière préventive aux plus exposés "du fait de leurs pratiques sexuelles ou de leur profession", selon un communiqué.
Cette recommandation concerne "les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes et les personnes trans rapportant des partenaires sexuels multiples, les personnes en situation de prostitution, les professionnels des lieux de consommation sexuelle, quel que soit le statut de ces lieux", a précisé la HAS.
En France, selon les derniers chiffres, en date du 7 juillet, 721 cas ont été confirmés, dont 473 en Ile-de-France.
A ce jour, en France, 98% des cas pour lesquels l'orientation sexuelle est renseignée sont survenus chez des hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes (HSH). Parmi les cas pour lesquels l'information est disponible, 75% déclarent avoir eu au moins deux partenaires sexuels dans les trois semaines avant l'apparition des symptômes.
A ce stade, la HAS ne recommande pas la vaccination préventive des professionnels de santé prenant en charge les malades, considérant que les mesures d'hygiène habituelles et le port d'équipement de protection individuelle rend "le risque de contamination très faible en pratique".
Cette vaccination peut cependant être envisagée "au cas par cas, selon l'exposition, l'existence de facteurs de risque individuels ou à leur demande", a-t-elle ajouté.
Jusqu'alors, la Haute autorité de Santé recommandait de vacciner les adultes, y compris des professionnels de santé, ayant eu un contact à risque avec un malade.
Elle avait été saisie en fin de semaine dernière par le ministère de la Santé pour déterminer à quelles populations élargir la vaccination pour limiter le risque de contamination pour les personnes à risque d'exposition au virus.
Des associations LGBTQI+, certains professionnels de santé, et, plus récemment, des partis de gauche, avaient interrogé le ministère sur un élargissement aux hommes ayant des rapports sexuels avec d'autres hommes.
"Dès la semaine prochaine, une dizaine de sites en Ile-de-France" proposeront une vaccination au public élargi, a indiqué vendredi Cécile Somaribba, directrice de la veille et de la sécurité sanitaire à l'Agence régionale de Santé d’Ile-de-France.
Commercialisé sous le nom d'Imvanex en Europe, le vaccin utilisé est un vaccin de 3e génération (vaccin vivant non réplicatif, c'est-à-dire ne se répliquant pas dans l'organisme humain), autorisé en Europe depuis 2013 et indiqué contre la variole chez les adultes.
"Nous sommes aujourd'hui en capacité de répondre dans les prochaines semaines aux besoins des centres", a assuré Jérôme Salomon, ne faisant pas état de "difficultés d'accès à ce vaccin".
F. Burkhard--BTZ