Deux ministres britanniques démissionnent, lassés des scandales du gouvernement Johnson
Les ministres britanniques des Finances et de la Santé ont démissionné mardi soir, coup de théâtre témoignant de leur lassitude face aux scandales à répétition secouant le gouvernement du Premier ministre Boris Johnson.
"Le public attend légitimement que le gouvernement soit conduit de manière compétente et sérieuse", a affirmé le ministre des Finances Rishi Sunak, 42 ans, dans sa lettre de démission publiée sur Twitter. Quelques minutes plus tôt, le ministre de la Santé Sajid Javid, 52 ans, avait également annoncé sa démission, expliquant qu'il n'avait plus confiance en Boris Johnson.
Il "est clair pour moi que la situation ne va pas changer sous votre leadership - et vous avez donc perdu ma confiance", a écrit Sajid Javid dans sa lettre de démission également publiée sur Twitter.
Ces démissions interviennent à la faveur d'un nouveau scandale impliquant le gouvernement du Premier ministre Boris Johnson : la démission du "whip" en chef adjoint Chris Pincher, chargé de la discipline parlementaire des députés conservateurs, accusé d'attouchements sexuels par plusieurs hommes.
M. Pincher, un proche de Boris Johnson, avait la semaine dernière reconnu avoir "beaucoup trop bu" et s'être "couvert de honte, (lui) et d'autres personnes" dans un club privé.
Il avait dû démissionner de son poste mais est resté député.
La réponse évolutive de Downing Street à cette nouvelle crise avait fait l'objet de nombreuses critiques. Downing Street avait d'abord annoncé que M. Johnson n'était pas au courant d'allégations plus anciennes visant M. Pincher, quand il l'avait nommé à son poste en février dernier.
Mais d'autres révélations ont montré qu'il était au courant dès 2019, quand il était ministre des Affaires étrangères, et mardi, M. Johnson a finalement déclaré que la nomination de M. Pincher "était une erreur" et a présenté des excuses.
Ce nouveau scandale a apparemment été le scandale de trop pour les deux ministres, alors que le mois dernier, Boris Johnson avait survécu de peu à un vote de défiance des députés conservateurs dont plus de 40% avaient voté contre lui.
O. Larsen--BTZ