Chili: le président Boric visé par une plainte pour harcèlement sexuel
Le président chilien Gabriel Boric est visé par une plainte pour harcèlement sexuel pour des faits présumés remontant à 2013 et que le chef d'Etat nie "catégoriquement".
"Le président (...) rejette catégoriquement la plainte" et "nie" les faits allégués, remontant à juillet 2013 lorsque M. Boric, âgé de 27 ans, venait de terminer ses études de droit dans sa ville natale de Punta Arenas, à 3.000 km au sud de Santiago, a expliqué son avocat Jonatan Valenzuela dans un communiqué.
La plainte a été rendue publique lundi soir via un communiqué de la présidence chilienne. Elle a été déposée le 6 septembre par une femme auprès du parquet de Magallanes, dans le sud du Chili, région d'où est originaire M. Boric et dont il a été élu député en 2014.
Le président chilien âgé de 38 ans est accusé de harcèlement sexuel et de diffusion de documents privés, selon la plainte.
Le procureur général de cette région, Cristián Crisosto, a confirmé à l'AFP qu'il existait "une procédure pénale relative aux faits indiqués".
Une équipe spéciale du ministère public est chargée de l'affaire, a ajouté le magistrat, sans donner plus de détails.
Selon la défense, c'est au contraire M. Boric qui a été harcelé via 25 courriers électroniques dont l'un contenait des images "explicites", sans que cela soit "ni sollicité ni consenti".
"C'est le président qui est victime d'une situation de harcèlement systématique à travers l'envoi de courriels" et "cette année est le dépôt de cette plainte", a déclaré mardi Me Valenzuela à la presse.
Selon l'avocat, ces courriels ont été remis au parquet et "sont très clairs" sur la situation de harcèlement dont le président se dit victime.
"Aucune communication depuis juillet 2014"
Cette femme "a déposé une plainte sans fondement quelconque, contre l'actuel président Gabriel Boric", a martelé la défense.
"Mon client n'a jamais eu de relation affective ou amicale avec elle et ils n'ont eu aucune communication depuis juillet 2014", a ajouté Me Valenzuela.
Le dirigeant de gauche, arrivé au pouvoir en 2022 et qui ne peut se représenter à la fin de son mandat en 2026, est protégé par une immunité spéciale en tant que président. Avant qu'il ne puisse faire l'objet d'une enquête, une procédure est nécessaire pour lever cette immunité.
Gabriel Boric est le plus jeune président de l'histoire du Chili.
Son mandat s'achèvera en 2026, sans possibilité de réélection dans l'immédiat.
Le dépôt de cette plainte est révélé en plein scandale lié à des accusations de viol contre l'ancien homme fort du gouvernement de M. Boric, le sous-secrétaire d'Etat au ministère de l'Intérieur, Manuel Monsalve, qui ont conduit à la démission de celui-ci en octobre et à son arrestation mi-novembre.
"Au Chili, personne n'est au-dessus de la loi", avait écrit Gabriel Boric sur X, quelques minutes après l'arrestation de M. Monsalve à son domicile de Viña del Mar (à 120 km de Santiago).
Le Chili a aussi été secoué par un autre scandale ces derniers mois, l'affaire "Hermosilla": un réseau de trafic d'influence mis en place par un prestigieux avocat d'élite, Luis Hermosilla.
Lors de la campagne pour son élection en 2021, M. Boric avait été accusé d'un autre harcèlement sexuel présumé qu'il avait alors également nié. La plainte n'a jamais fait l'objet d'une enquête pénale.
En novembre 2023 Gabriel Boric avait annoncé la fin de sa relation avec sa compagne depuis cinq ans, Irina Karamanos, qui avait officié un temps comme Première dame du pays, dans un feuilleton qui passionnait le pays.
D. Fjodorow--BTZ