Gaza: au moins 19 morts dans un raid israélien selon le ministère de la Santé du Hamas
Le ministère de la Santé du Hamas a affirmé qu'au moins 19 personnes avaient été tuées mardi dans une frappe israélienne sur une zone humanitaire à Gaza, Israël affirmant y avoir visé des chefs militaires du mouvement palestinien, au 12e mois de la guerre.
L'émissaire de l'ONU pour le processus de paix au Moyen-Orient, Tor Wennesland, a "condamné fermement" les "frappes aériennes meurtrières d'Israël", Londres a jugé les décès "choquants", la Turquie a dénoncé un "crime de guerre" et l'Egypte a condamné "la poursuite des massacres israéliens".
La guerre à Gaza a été déclenchée par une attaque sans précédent menée le 7 octobre par le mouvement islamiste palestinien Hamas sur le sol israélien à partir de Gaza. En riposte, Israël a juré de détruire le Hamas et lancé une campagne de bombardements aériens suivie d'une offensive terrestre qui ont dévasté le territoire palestinien et fait des dizaines de milliers de morts.
Désormais, ce mouvement "mène une guerre de guérilla et nous sommes toujours en train de combattre des terroristes du Hamas à Gaza et de traquer" ses dirigeants, a-t-il dit.
Alors que la guerre ne connaît pas de répit, le ministère de la Santé du Hamas a affirmé qu'au moins 19 Palestiniens avaient été tués et plus de 60 blessés dans des frappes israéliennes menées avant l'aube sur la zone humanitaire d'Al-Mawassi, dans le sud de la bande de Gaza, où des déplacés ont installé des tentes de fortune.
Les morts ont été identifiés dans divers hôpitaux, a-t-il ajouté dans un communiqué. Mais "des victimes se trouvent toujours sous les décombres, sous le sable et sur les routes. Les ambulances et les équipes de la protection civile ne peuvent pas les atteindre et les récupérer".
Plus tôt, un responsable de la Défense civile, Mohammed Al-Mughair, a fait état de 40 morts, 60 blessés et 15 disparus dans ces frappes.
- "Cratères profonds" -
"Des familles entières ont disparu sous le sable, dans des cratères profonds", a déclaré un porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal.
L'armée israélienne a indiqué avoir mené une "frappe de précision" contre des "cadres du Hamas" à al-Mawassi, un secteur côtier qu'elle avait désigné "zone humanitaire" où se sont réfugiés des Palestiniens ayant évacué les secteurs ciblés par les bombardements israéliens.
Selon elle, des "terroristes du Hamas qui opéraient dans un centre de commandement dans la zone humanitaire" ont été ciblés et des chefs militaires du Hamas figurent parmi les morts, dont trois présentés comme "directement impliqués dans l'exécution du massacre du 7 octobre".
Autour de vastes cratères, des dizaines de déplacés ont fouillé le sable à la recherche de leurs biens ensevelis: matelas, vêtements, ustensiles de cuisine, éparpillés au milieu de structures de tentes dont les toiles ont été arrachées par le souffle de la déflagration, selon un correspondant de l'AFP sur place.
- Missiles "sur nos têtes" -
"Ils nous ont dit de venir à al-Mawassi et nous nous sommes installés ici. Il n'y a que des tentes autour de nous, des abris, il n'y a rien ici, et puis nous avons vu les missiles tomber sur nos têtes", a dit à l'AFPTV un déplacé palestinien.
Devant l’hôpital Nasser de Khan Younès, où des victimes ont été transférées, Taghreed Abou Assi, désespérée, raconte avoir identifié le corps de sa soeur. "Mon message au monde: s'ils veulent nous exterminer, qu'ils le fassent, parce que nous sommes fatigués, nous sommes épuisés, nous sommes impuissants."
L'armée israélienne a précédemment ciblé al-Mawassi, près de Khan Younès. En juillet, selon les autorités sanitaires, plus de 90 personnes ont péri dans des frappes, Israël affirmant ensuite y avoir tué le chef militaire du Hamas, Mohammed Deif.
Le 7 octobre, des commandos du Hamas ont mené une attaque dans le sud d'Israël qui a entraîné la mort de 1.205 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP à partir de données officielles israéliennes.
Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 97 sont toujours retenues à Gaza, dont 33 ont été déclarées mortes par l'armée.
Les représailles israéliennes ont fait au moins 41.020 morts à Gaza,selon un bilan du ministère de la Santé du gouvernement du Hamas à Gaza, provoqué un désastre humanitaire et sanitaire et le déplacement de la quasi-totalité des 2,4 millions d'habitants.
A. Madsen--BTZ