Ukraine: Moscou affirme avoir visé une réunion militaire à Vinnytsia
Moscou a affirmé vendredi avoir visé une réunion de commandement des forces ukrainiennes à Vinnytsia, ville du centre de l'Ukraine où un bombardement russe condamné par l'ONU et l'Union européenne a fait au moins 23 morts la veille.
Dans l'est de l'Ukraine, les forces séparatistes prorusses ont annoncé la mort en détention d'un ressortissant britannique, Paul Urey, capturé en avril, informations jugées "alarmantes" par Londres.
Sur le plan diplomatique, une réunion des ministres des Finances du G20 en Indonésie a donné lieu à un nouvel affrontement entre les Occidentaux qui dénoncent la responsabilité de Moscou dans les problèmes économiques de la planète et la Russie qui accuse les sanctions occidentales de tous les maux.
Selon l'armée ukrainienne, "trois missiles" ont touché le parking et cet immeuble commercial du centre de la ville, abritant des bureaux et de petits commerces.
Dans un communiqué, le ministère de la Défense russe affirme que des missiles tirés depuis la mer ont frappé la "maison des officiers" de Vinnytsia alors que s'y tenait une réunion du "commandement des forces aériennes ukrainiennes avec des représentants de fournisseurs étrangers d'armements".
"Du fait de cette frappe, les participants à la réunion ont été éliminés", ajoute le ministère, qui n'a jamais reconnu de bavure ou crime de ses forces armées en Ukraine et assure systématiquement ne frapper que des cibles militaires.
Le dernier bilan donné par les secours ukrainiens jeudi soir s'élève à 23 morts, 29 disparus, 71 personnes hospitalisées et plus d'une centaine de blessés soignés sur place.
Trois enfants figurent au nombre des tués qui n'est "malheureusement pas" définitif, car "des dizaines de personnes sont portées disparues" et il y a des personnes "très gravement" blessées, a déclaré jeudi soir le président ukrainien Volodymyr Zelensky.
- "Etat terroriste" -
"Cette journée démontre une nouvelle fois que la Russie doit être reconnue officiellement comme un Etat terroriste", a-t-il ajouté.
Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a déclaré jeudi être "atterré" par ce drame, et l'Union européenne a fustigé pour sa part le "comportement barbare" de la Russie.
L'UE compte d'ailleurs viser les exportations d'or russe dans son prochain train de sanctions, comme l'avaient décidé les pays du G7 fin juin, a annoncé vendredi Maros Sefcovic, vice-président de la Commission européenne.
Selon lui, l'UE va aussi chercher "à fermer les échappatoires" pour ceux qui contournent les précédents trains de sanctions décidés par les Européens contre la Russie, en raison de son invasion de l'Ukraine.
Sur Telegram, Daria Morozova, une responsable séparatiste de la région de Donetsk, province du Donbass contrôlée en partie par l'armée russe et les sécessionnistes, a annoncé que le Britannique Paul Urey était mort en détention.
"Malgré la gravité de (ses) crimes, Paul Urey recevait une aide médicale adéquate. Malgré cela, au regard de son diagnostic et du stress, il est mort le 10 juillet", a-t-elle dit, qualifiant le détenu défunt de mercenaire alors que Presidium Network, une organisation à but non lucratif ayant son siège au Royaume-Uni, la présenté comme un humanitaire.
Après sa capture, la mère d'Urey avait indiqué que son fils était en mission humanitaire, qu'il souffrait de diabète et avait besoin d'insuline.
Sur le théâtre des opérations militaires, les autorités séparatistes de Donetsk ont fait état vendredi matin de quatre personnes tuées par des bombardements d'obus ukrainiens dans la zone sous leur contrôle en 24 heures.
A Bali (Indonésie), les grands argentiers occidentaux ont dénoncé l'invasion russe de l'Ukraine qu'ils accusent d'avoir créé une "onde de choc" dans l'économie mondiale, responsable de la crise alimentaire et énergétique qui frappe de nombreux pays.
"Il y a eu une très large dénonciation de la guerre et de ses conséquences" alors que "la Russie a essayé de dire que la situation économique mondiale n'avait aucun rapport avec la guerre", a indiqué à l'AFP une source dans la délégation française.
A Moscou, le ministère de la Défense a indiqué qu'un "document final" serait prêt sous peu pour permettre l'exportation de céréales d'Ukraine, après la séance de négociations ayant impliqué mercredi en Turquie Moscou, Kiev, Ankara et l'ONU.
Selon Ankara, une nouvelle rencontre doit avoir lieu la semaine prochaine sur cette question clef pour la sécurité alimentaire de nombreux pays, notamment en Afrique.
F. Dumont--BTZ