Tunisie: des journalistes déplorent un "recul important" des libertés
Des journalistes ont manifesté jeudi contre les "violations" qui menacent selon eux les libertés en Tunisie, notamment depuis le coup de force du président Kais Saied, dénonçant une politique "répressive" contre les médias.
A l'appel du Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT), les manifestants ont défilé dans le centre de Tunis, scandant des slogans contre les tentatives, selon eux, des autorités de "domestiquer" les médias et les transformer en outils de propagande, selon une journaliste de l'AFP sur place.
"Liberté! Indépendance!", "Non à la répression, non au verrouillage", "la presse est libre et ne sera jamais soumise", ont notamment martelé les manifestants, encadrés par un dispositif policier.
Peu avant la manifestation, le SNJT a présenté lors d'une conférence de presse son rapport annuel pointant des "menaces sérieuses" sur la liberté de la presse notamment depuis le 25 juillet.
Après des mois de blocage politique, M. Saied, élu fin 2019, s'est arrogé les pleins pouvoirs fin juillet en limogeant le Premier ministre et en suspendant le Parlement, avant de le dissoudre en mars.
"Depuis le 25 juillet, le président tunisien continue toujours sa politique de communication virtuelle sans organiser la moindre conférence de presse", ont noté les auteurs du rapport.
Le rapport du SNJT relève un "important recul" dans le respect des libertés en raison des tiraillements politiques et de la fragilité de la situation économique.
Les détracteurs de M. Saied l'accusent d'instaurer une nouvelle autocratie dans le pays, seul rescapé du Printemps arabe dont il fut le berceau en 2011.
La Tunisie a reculé de 21 places dans le classement international de la liberté de la presse publié mardi par Reporters sans frontières (RSF), passant de la 73e à la 94e position.
I. Johansson--BTZ