Le FMI exhorte le Salvador à retirer le bitcoin comme monnaie légale
Le Fonds monétaire international (FMI) a exhorté mardi le Salvador à retirer le bitcoin comme monnaie officielle, estimant qu'il y avait "des risques importants associés à son utilisation pour la stabilité financière, l'intégrité financière et la protection des consommateurs".
Le conseil d'administration exhorte "les autorités à réduire la portée de la loi bitcoin en supprimant le statut légal du bitcoin", explique l'institution dans un communiqué.
"Certains administrateurs ont également exprimé leur inquiétude quant aux risques associés à l'émission d'obligations adossées au bitcoin", ajoute le texte.
Le 7 septembre, le bitcoin, première cryptomonnaie décentralisée, était devenue une monnaie légale au Salvador, près de treize ans après sa création, au même titre que le dollar américain. Ce dernier avait lui-même remplacé la monnaie nationale il y a vingt ans.
Mais dès novembre, le Fonds avait mis en garde contre l'utilisation du bitcoin, compte tenu de sa grande volatilité.
Le FMI a fait cette recommandation à l'occasion de la publication du rapport annuel sur la situation économique du Salvador.
Il rappelle que la pandémie a interrompu dix années de croissance, "mais le Salvador rebondit rapidement" grâce à une demande extérieure "robuste", des envois de fonds "résilients" et "une bonne gestion de la pandémie".
L'économie salvadorienne s'était contractée de 7,9% en 2020, avant de croître d'environ 10% en 2021. Le FMI table sur une croissance de 3,2% cette année.
Mais "des vulnérabilités de la dette publique sont apparues", poursuit le Fonds. "Les déficits budgétaires persistants et le service élevé de la dette entraînent des besoins de financement importants et croissants", relève-t-il.
C'est dans ce contexte que le bitcoin a été adopté.
Cela "comporte cependant de gros risques pour l'intégrité financière et du marché, la stabilité financière et la protection des consommateurs", détaille le Fonds. "Cela peut également créer des passifs éventuels", note-t-il.
D. Meier--BTZ