Grande Barrière de corail: l'Australie s'attaque à la mauvaise qualité de l'eau
L'Australie a annoncé vendredi un plan de plusieurs millions de dollars visant à améliorer la qualité des eaux au niveau de la Grande Barrière de corail afin de protéger le plus grand écosystème corallien au monde.
La ministre de l'Environnement, Tanya Plibersek, a indiqué que 130 millions de dollars (117 millions d'euros) seront consacrés à réduire le ruissellement des nutriments et des pesticides, améliorer la gestion des espèces envahissantes et des terres au niveau les plus vulnérables du récif.
La Grande Barrière de corail, qui s'étend sur 2.300 km le long de la côte de l'Etat du Queensland (nord-est de l'Australie), est considérée comme la plus grande structure vivante du monde. Elle abrite une biodiversité extrêmement riche, avec plus de 600 espèces de coraux et 1.625 espèces de poissons.
Le phénomène de dépérissement du corail, qui se traduit par une décoloration, est provoqué par une hausse de la température de l'eau qui prive le corail de ses nutriments et de sa couleur - menaçant l'écosystème fragile du récif.
Les derniers épisodes de blanchiment massif se sont produits en 2016, 2017, 2020, 2022 et 2024.
Fin juin, l'Unesco, qui a envisagé de classer ce récif sur la liste du patrimoine mondial "en péril", a une nouvelle fois appelé l'Australie à prendre des mesures "urgentes" pour le protéger.
Pour Mme Plibersek, ce plan financier est essentiel pour "faire en sorte que la beauté et la majesté du récif puissent être appréciées par nos enfants et petits-enfants".
"Le ruissellement des sédiments est l'une des plus grandes menaces qui pèsent sur la Grande barrière de corail", a-t-elle déclaré.
"Une mauvaise qualité de l'eau empêche le corail de repousser, tue les herbiers marins et bloque la lumière du soleil nécessaire à la bonne santé du récif."
L'épisode de blanchiment de cette année a causé des dégâts extrêmes ou élevés à 81% du récif, selon un rapport du gouvernement.
Plusieurs mois seront nécessaires pour déterminer quelle proportion du récif a subi des dégâts irréversibles.
Lissa Schindler, écologue au sein de la Société australienne de conservation marine, s'est félicitée de ce plan tout en rappelant la nécessité d'en faire davantage pour s'attaquer à la cause première qu'est le changement climatique.
"Le récif a besoin de toute l'aide possible", a-t-elle déclaré à l'AFP.
L'Australie, l'un des plus grands exportateurs de gaz et de charbon au monde, ne s'est que très récemment fixée des objectifs pour atteindre la neutralité carbone.
K. Berger--BTZ