Amiante dans les écoles: Boyard (LFI) demande une commission d'enquête parlementaire
Le député LFI Louis Boyard a annoncé mercredi qu'il allait demandé la création d'une commission d'enquête parlementaire sur la présence d'amiante dans, selon lui, "huit classes sur dix", dénonçant une "bombe sanitaire" et la "passivité criminelle" du gouvernement.
"L'amiante, quand vous la respirez, une seule fibre suffit, vous pouvez attraper différents cancers", a observé le très jeune député sur BFMTV-RMC, rappelant que les établissements scolaires ont été "construits dans les années 60-70 avec de l'amiante qui a été interdit en 97". Des établissements aujourd'hui "en train de s'effondrer sur eux-mêmes".
"Le ministre est dans une passivité criminelle", a-t-il ajouté en référence à la fin de non-recevoir opposée la veille par le ministre de l'Éducation Pap Ndiaye lors des questions au gouvernement. Ce dernier a assuré qu'il s'agissait d'une "question importante de santé publique dont nous nous saisissons", renvoyant Louis Boyard à sa "démagogie".
Le député appuie son alerte sur une enquête publiée lundi, menée sur un échantillon de quelque 20.000 écoles et réalisée pour le compte de l'émission "Vert de rage" (sur France5). Elle montre que 28,4% des 19.331 écoles françaises étudiées contenaient de l'amiante. La France compte 48.580 établissements (maternelles et élémentaires).
"La vérité c'est qu'à tous les niveaux, ils sont en train de dire +ça coûte trop cher+", a déploré Louis Boyard, citant le coût estimé par les syndicats à "4 à 5 milliards d'euros par an pendant dix ans". "On a besoin de savoir concrètement les choses", a-t-il ajouté, demandant "à la présidente de l'Assemblée nationale d'accepter la demande de commission d'enquête", sous peine de se rendre elle-même coupable de "passivité criminelle".
Pour financer ce programme de rénovation, il a proposé la suppression du service national universel (SNU) et la remise en place de l'impôt sur la fortune.
La commission d'enquête qu'il souhaite créer "de manière transpartisane" aurait notamment pour but d'"organiser des prélèvements dans toutes les écoles qui sont amiantées", au moyen d'une lingette plutôt qu'une pompe, peu efficace selon lui. La détection grâce a une lingette n'a pas encore été homologuée en France. Il s'agirait ensuite de créer un "fonds public de rénovation" des écoles.
L. Andersson--BTZ