Wall Street termine en hausse, moins inquiète de l'inflation
La Bourse de New York a terminé en hausse vendredi, inspirée par un indicateur qui a atténué les craintes du marché de voir l'inflation résister, voire accélérer aux Etats-Unis.
Le Dow Jones a engrangé 1,18%, l'indice Nasdaq 1,03% et l'indice élargi S&P 500, 1,09%.
"Le marché s'est réveillé de très mauvaise humeur du fait d'un +shutdown+ inattendu du gouvernement et d'une Fed (banque centrale américaine) plus dure que prévue, mais des données d'inflation moins élevées que prévu l'ont adouci", a observé Chris Zaccarelli, de Northlight Asset Management.
L'indice des prix à la consommation PCE n'a progressé que de 0,1% sur un mois en novembre, soit moins que le mois précédent (0,2%) et en-deçà des projections des économistes.
Ce petit rayon de soleil sur le front de l'inflation a détendu les taux obligataires. Le rendement des emprunts d'Etat américains à 10 ans est retombé à 5,42%, contre 5,46% la veille en clôture.
Ce bon indicateur de prix a permis aux indices de rebondir, après avoir démarré dans le rouge, d'autant qu'il a été accompagné par une amélioration de la confiance des consommateurs, selon l'enquête mensuelle de l'université du Michigan.
Pour les personnes interrogées, les conditions économiques actuelles aux Etats-Unis sont les meilleures depuis huit mois.
Pour Angelo Kourkafas, d'Edward Jones, le rebond de vendredi fait suite à une "surréaction aux prévisions de la Fed", publiées mercredi, qui ne font plus état que de deux baisses de taux en 2025, contre quatre en septembre.
Malgré tout, l'élan a marqué le pas en fin de séance et les gains ont finalement été limités, après avoir initialement dépassé 2% pour le Dow Jones.
"Les valorisations sont élevées, le marché s'est un peu emballé, une consolidation fait sense d'ici la fin de l'année", estime Angelo Kourkafas, même si Wall Street est traditionnellement habituée à un dernier coup de rein durant les fêtes.
La communication de la Fed, qui a évoqué mercredi une forte incertitude liée, pour partie, aux mesures du futur gouvernement Trump, a, en partie, tempéré la vision idyllique du marché, euphorique depuis l'élection présidentielle.
La place new-yorkaise a fait peu de cas de la nouvelle crise politique au Congrès, qui ne parvient pas à voter une loi de financement évitant l'arrêt d'une partie des activités de l'Etat, le "shutdown".
A quelques heures de la limite fixée à minuit vendredi, la majorité républicaine n'était pas encore parvenue à un accord lui assurant suffisamment de voix.
"On a déjà vécu ça et, même s'il y a un +shutdown+, nous ne nous attendons pas à ce que cela laisse des traces durables", a expliqué Angelo Kourkafas, "que ce soit sur l'économie ou sur les marchés."
La ruade de Wall Street a été marquée par une chasse aux bonnes affaires, qui a bénéficié aux titres les plus malmenés cette semaine, tels ceux des fabricants de semi-conducteurs Nvidia (+3,08%), Micron (+3,48%) et Intel (+2,41%).
Autre repêché du jour, le secteur financier avec, en vedette, JPMorgan Chase (+1,99%), Goldman Sachs (+2,19%) ou Wells Fargo (+2,16%).
Le principal concurrent du laboratoire Novo Nordisk sur le marché des traitements anti-obésité, à savoir Eli Lilly (+1,35%), a bénéficié de résultats jugés décevants d'une étude clinique du groupe danois sur son nouveau produit, CagriSema.
L'équipementier sportif Nike a fini en baisse (-0,21%), malgré la publication, jeudi après Bourse, de résultats meilleurs qu'attendu.
Les investisseurs ont accueilli avec circonspection le discours du nouveau directeur général Elliott Hill. Il a prévenu que le réalignement stratégique du groupe allait entraîner, à court terme, un ralentissement du chiffre d'affaires et une compression des marges.
Le géant américain du café Starbucks a reculé (-0,89%) après que le syndicat SWU (Starbucks Workers Union) a lancé vendredi une grève dans des établissements de trois villes américaines.
P. Hansen--BTZ