La Bourse de Paris conclut la semaine en fanfare et fait fi des troubles politiques
La Bourse de Paris a clôturé en forte hausse vendredi et sur l'ensemble de la semaine, l'hypothèse d'une baisse des taux directeurs américains en décembre se confirmant de plus en plus et celle d'une défaillance de la France s'éloignant.
Le CAC 40 a terminé en hausse de 1,31% vendredi, une de ses plus fortes progressions de l'année. Il a pris 96,34 points pour se hisser à 7.426,88 points.
Sur l'ensemble de la semaine, il a gagné 2,65%.
La crise politique française n'a pas entamé l'enthousiasme des investisseurs.
"Les marchés avaient anticipé ce qui s'est passé cette semaine en France avec le vote de la motion de censure et la chute du gouvernement Barnier," estime auprès de l'AFP Valérie Rizk, économiste chez Hugau Gestion.
Malgré cette censure, "le vrai risque pour la France à ce stade, ce n'est pas un risque de financement dans le sens où il y a une continuité du financement de l'État qui va s'opérer", abonde Valérie Rizk, raison pour laquelle les investisseurs ne sont pas affolés par la situation politique française.
Les négociations en cours pour former un gouvernement de coalition ont également pu les rassurer.
Le Premier secrétaire du Parti socialiste Olivier Faure s'est dit vendredi prêt à discuter avec les macronistes et la droite sur la base "de concessions réciproques", pour former un nouveau gouvernement qui aurait un "contrat à durée déterminée".
Le taux d'emprunt français à dix ans reculait vers 17H00 GMT, à 2,87%, contre 2,89% la veille en clôture.
L'écart avec son équivalent allemand se rétrécissait, à 0,76 point, après avoir frôlé 0,90 point en début de semaine.
L'hypothèse de plus en plus probable d'une baisse des taux directeurs de 0,25 point en décembre par la Banque centrale américaine (Fed) a également donné de l'entrain aux marchés.
Le taux de chômage aux Etats-Unis en novembre, publié vendredi, a été de 4,2%, en légère hausse par rapport à octobre (+0,1 point).
Un niveau attendu par les investisseurs, qui ne devrait pas bousculer les plans de la Fed.
"L'inflation continue de décélérer" et dans le même temps, "l'emploi reste solide", rappelle Valérie Rizk.
Autant d'éléments qui ne devraient pas, à ce stade, "remettre en causse une baisse du taux" de la Fed en décembre, analyse-t-elle.
"L'anticipation majoritaire est une baisse de" 0,25 point des taux de la Fed en décembre, indique Mme Rizk.
Hypothèse de rachat d'Ubisoft
Le titre du studio de jeux vidéo français Ubisoft a fini en hausse de 13,07% à Paris vendredi, à 13,32 euros, propulsé par des informations de presse évoquant un rachat par le géant chinois Tencent.
Jointe par l'AFP, Ubisoft indique que "l'entreprise examine toutes ses options stratégiques".
Bons résultats pour Derichebourg
Le spécialiste du recyclage Derichebourg a dévoilé hier soir de bons résultats annuels qui contrastent avec les difficultés du secteur. Il a notamment fait état d'un excédent brut d'exploitation (Ebitda) courant annuel supérieur à celui qu'il prévoyait en mai.
L'action a clôturé en hausse de 10,91% à 4,90 euros, la deuxième plus forte progression du SBF 120, derrière Ubisoft.
K. Berger--BTZ