Papier recyclé : Rouen lance la préemption d'un important site privé
La Métropole de Rouen a lancé vendredi la préemption d'un important site de recyclage de papier en France, dont le propriétaire finlandais UPM avait annoncé la vente au groupement Samfi/Paprec, selon des sources concordantes.
La décision de préempter ce site situé à Grand-Couronne dans la banlieue de Rouen et baptisé "Chapelle Darblay" a été notifiée à UPM, a indiqué vendredi à l'AFP le service de presse de la société finlandaise.
Nicolas Mayer-Rossignol, le président PS de la Métropole de Rouen, a également confirmé cette décision lors d'une conférence de presse.
La collectivité avait annoncé en octobre sa volonté d'exercer ce droit de préemption sur cette usine qui était, selon elle, "le plus gros site de recyclage" de papier et de carton en France, avant sa fermeture en 2020 et le licenciement de 228 personnes.
La Métropole disait viser un rachat par le numéro un mondial de l'eau et des déchets Veolia associé à Fibre excellence, premier producteur français de pâte à papier marchande.
L'objectif est de "revendre derrière" pour "préserver un savoir-faire et orienter l'avenir de ce site vers l'économie circulaire, le recyclage papier-emballage", a précisé M. Mayer-Rossignol à l'AFP.
Le projet Samfi/Paprec annoncé par UPM "comprend une activité de tri de déchets, sans recyclage, et la mise en place d'ici trois à cinq ans d'une unité de production d'hydrogène. Les compétences (...) de la Chapelle Darblay seraient alors perdues", avait assuré la Métropole de Rouen en octobre.
"Nous allons maintenant passer à l'étape suivante et voir officiellement avec tel ou tel industriel solide et crédible la faisabilité d'un projet industriel tourné vers l'économie circulaire et la réindustrialisation", a précisé M. Mayer-Rossignol vendredi.
Dans une déclaration auprès de l'AFP, Veolia et Fibre Excellence ont "salué l'engagement de la Métropole Rouen Normandie", que les deux groupes voient comme un "préalable indispensable" à l'avancée de leur projet commun qu'ils espèrent conduire dans "les meilleures conditions".
La Métropole ne sera toutefois pas propriétaire avant début mai en raison des délais de recours. UPM a indiqué vendredi étudier les éventuelles suites à donner.
En outre, la collectivité doit acquérir les machines à l'issue d'une décision qu'elle doit prendre en conseil fin février, selon M. Mayer-Rossignol.
La préemption notifiée vendredi ne concerne que le foncier.
L'acquisition du terrain coûte 5 millions d'euros et celle des machines 3 millions hors taxe, selon la Métropole.
"C'est très très bien. C'est le premier acte fort", s'est félicité Cyril Briffault de la CGT lors de la conférence de presse.
L. Andersson--BTZ