Le Sri Lanka appelle la diaspora à investir, le FMI attendu sur place
Le Sri Lanka, qui célébrait vendredi le jour anniversaire de son indépendance, a appelé sa diaspora à se porter au secours de son économie au bord du gouffre, promettant de protéger les investissements étrangers.
Le président Gotabaya Rajapaksa a exhorté les millions de Sri Lankais à l'étranger à investir leurs économies dans le pays, confronté à la pire crise depuis son indépendance vis-à-vis de la Grande-Bretagne, il y a 74 ans.
"Les Sri Lankais expatriés qui fournissent des devises étrangères au pays sont une ressource majeure pour nous", a déclaré le président Rajapaksa, "j'invite tous les Sri Lankais expatriés à investir dans leur patrie".
Les envois de fonds des expatriés, première source de devises étrangères du Sri Lanka, ont chuté de près de 60% en décembre, l'année 2021 dans son ensemble enregistrant une baisse record de 22,7%, à 5,49 milliards de dollars.
Le gouvernement a dû imposer des restrictions drastiques depuis, afin de contrôler ses réserves de devises, en fermant notamment certaines missions diplomatiques et surtout en interdisant de nombreuses importations.
Ces mesures ont eu pour effet de réduire aussi certaines activités économiques et d'entraîner de graves pénuries.
Depuis l'arrivée au pouvoir du président Gotabaya Rajapaksa en 2019, le pays a vu chuter ses réserves de change de 7,5 milliards de dollars à 3,1 milliards de dollars à la fin décembre, montant qui ne permettait de financer que deux mois d'importations.
Mercredi, Basil Rajapaksa ministre des Finances, a annoncé avoir demandé des conseils techniques au Fonds monétaire international (FMI) dont une équipe est attendue à Colombo dans "les prochains jours".
Dans son discours à la nation précédant le défilé militaire, le président Rajapaksa n'a fait aucune référence à une demande d'aide du FMI, mais a dit s'efforcer de trouver des solutions à court et à long termes, invitant à une "approche optimiste".
L'institution financière internationale pour sa part s'est dite prête à discuter différentes "options" si le gouvernement du Sri Lanka lui demandait un soutien financier.
"Bien que le FMI n'ait pas reçu de demande de soutien financier de la part du Sri Lanka, les services du Fonds sont prêts à discuter des options possibles si la demande leur en est faite", a déclaré le chef de mission Masahiro Nozaki dans une déclaration écrite adressée à l'AFP à Washington.
Les analystes financiers estiment que, dans le cadre d'un programme du FMI, Colombo devra augmenter les taux d'intérêt et les impôts, tout en réduisant les dépenses publiques.
La Banque centrale craint aussi que le FMI exige une forte dépréciation de la monnaie locale, ce qui pourrait encore accélérer l'inflation, s'élevant à 14,2% en janvier, et à 25% pour les produits alimentaires.
Les agences de notation internationales ont abaissé la note du Sri Lanka par crainte d'un défaut de paiement de sa dette extérieure colossale de 35 milliards de dollars.
D. O'Sullivan--BTZ