Les larmes aux yeux, Kevin Spacey blanchi d'agressions sexuelles à Londres
"Non coupable": jugé depuis un mois pour agression sexuelle sur quatre hommes, l'acteur américain Kevin Spacey a accueilli les larmes aux yeux et avec soulagement le verdict en sa faveur prononcé mercredi à l'issue de son procès à Londres.
Après avoir délibéré pendant 12 heures et 26 minutes, les jurés de la Southwark Crown Court de Londres ont déclaré la star - qui fête ses 64 ans mercredi - non coupable des neuf charges retenues à son encontre.
"Je suis énormément reconnaissant au jury pour avoir pris le temps d'examiner avec soin toutes les preuves et les faits avant de rendre leur décision, et j'accepte le verdict d'aujourd'hui avec humilité", a-t-il affirmé peu après devant la nuée de journalistes qui l'attendaient devant le tribunal.
Il s'est ensuite engouffré dans un taxi, alors qu'une admiratrice criait "On t'aime Kevin !" et qu'un autre fan lui demandait s'il allait rejouer dans la série "House of cards".
Quelques minutes plus tôt, au prononcé du verdict, l'acteur, qui avait plaidé non coupable, avait essuyé quelques larmes avec un mouchoir tendu par l'huissière située près de lui dans le box vitré des accusés.
Se tournant vers les jurés, il avait porté sa main à sa poitrine et leur avait dit "merci", avant de serrer dans ses bras ses avocats.
L'acteur deux fois oscarisé pour ses rôles dans "American Beauty" et "Usual Suspects", avait évoqué des relations consenties, niant tout comportement "agressif", et avait affirmé que certains plaignants avaient purement inventé certains des actes qui lui étaient prêtés.
- "gros dragueur" -
Quatre hommes l'accusaient d'agressions sexuelles entre 2001 et 2013, notamment à partir de 2004 lorsqu'il était directeur du théâtre londonien Old Vic.
L'accusation la plus grave était celle d'un homme qui l'accusait de l'avoir "drogué" et d'avoir eu une activité sexuelle avec lui alors qu'il était endormi.
Mais les jurés ont rejeté les neuf charges, dont sept d'agressions sexuelles, une accusation d'avoir conduit une personne à avoir une relation sexuelle sans son consentement, et une autre d'avoir conduit une personne à avoir une relation sexuelle avec pénétration sans son consentement.
Ces accusations ont émergé en 2017 au début du mouvement #MeToo, au moment où Kevin Spacey était au sommet de sa gloire, interprète principal de la série à succès de Netflix "House of Cards".
Dans la foulée, il a été débarqué de la série et d'autres projets auxquels il devait participer, disparaissant complètement des écrans.
Durant leurs interrogatoires face à la police diffusés durant le procès, les quatre hommes ont affirmé ne pas avoir osé parler plus tôt, par peur de ne pas être cru face à une personnalité connue et influente.
Devant le jury, l'acteur s'est présenté comme un "gros dragueur" mais a nié tout comportement "violent", "agressif" ou "douloureux", estimant que le dossier de l'accusation était "faible".
Il a affirmé avoir été "brisé" par les accusations et a évoqué, visiblement ému, sa "réputation perdue", recevant le soutien du chanteur Elton John qui a témoigné en sa faveur depuis Monaco.
Egalement accusé d'agressions sexuelles aux Etats-Unis, Kevin Spacey a été jugé l'an dernier non coupable par un tribunal civil new-yorkais. Et en 2019, les poursuites ont été abandonnées dans une autre affaire.
"Je sais qu'il y a des gens prêts à m'engager dès que je serai innocenté des charges à Londres", avait-il assuré mi-juin dans un entretien au média allemand Zeit avant son procès au Royaume-Uni.
N. Nilsson--BTZ