L'Uruguay, où le football est une religion, en liesse pour sa première Coupe du monde U20
"Uruguay champion!" scandent des dizaines de milliers de fans descendus dimanche dans les rues de la capitale uruguayenne pour célébrer le premier titre du pays dans une Coupe du monde de football des moins de 20 ans.
L'allégresse se lit sur tous les visages à Montevideo après la victoire de l'équipe de jeunes face à l'Italie 1-0 lors de la finale qui s'est tenue au stade Diego Maradona à La Plata, en Argentine.
"C'est incroyable, la première fois de ma vie que je vis ça... toujours avec l'esprit combatif des +charruas+, aujourd'hui nous l'avons eue (la coupe)", jubile auprès de l'AFP Lorena Pereira, une femme au foyer de 43 ans qui porte le drapeau uruguayen peint sur le visage et serre son mari dans ses bras en pleurant.
"Elle s'en souviendra toute sa vie", ajoute-t-elle en parlant de sa fille Paula, âgée de 10 ans, qui regarde avec un grand sourire l'effervescence sur l'avenue du 18-Juillet, où un écran géant a retransmis le match devant le palais municipal, un lieu classique pour les rassemblements populaires.
Enveloppées dans des drapeaux uruguayens, avec des écharpes, des chapeaux et des T-shirts bleu ciel - parfois même pour leurs animaux de compagnie - , des familles entières ont bravé les 8°C de cette nuit presque hivernale pour célébrer la victoire de l'équipe du sélectionneur Marcelo Broli.
"Nous avons senti toute cette énergie venant d'Uruguay, les gens se sont sentis représentés (...) le groupe était très fort et je pense que cela a été la clé pour nous", a déclaré Broli à l'issue du match, avant que toute l'équipe n'arrive en chantant et avec une grosse caisse à la main pour emmener son timonier.
L'ambiance n'est pas moins assourdissante à Montevideo où, dans les files de voitures, les chants de supporters se mêlent aux sons des klaxons et des vuvuzelas.
"Pour tout le football uruguayen, c'est une immense joie", se réjouit Diago Lima, 20 ans, étudiant et joueur de football au club de Rocha, une ville située à environ 210 km à l'est de Montevideo.
"Voir les petits réaliser le rêve de chaque guri (garçon) est quelque chose d'incroyable. J'aimerais être là avec eux !", ajoute-t-il avec enthousiasme.
- La troisième fois, c'est la bonne -
L'Uruguay, dont l'équipe nationale senior a remporté les Coupes du monde de 1930 et 1950 - ainsi que les Tournois olympiques de football de 1924 et 1928 -, n'avait jamais remporté de Coupe du monde des moins de 20 ans.
Mais la troisième fois a été la bonne, après avoir perdu les finales de 1997 en Malaisie et 2013 en Turquie, contre l'Argentine et la France respectivement.
"Uruguay champion (...) !!! Félicitations aux joueurs, à l'encadrement et à tous ceux qui ont rendu ce rêve possible", a tweeté le président de l'Uruguay, Luis Lacalle Pou.
M. Lacalle Pou n'a pas pu se rendre à La Plata pour assister au match car il se trouve aux Etats-Unis, où il recevra lundi l'Insigne d'or, la plus haute distinction de l'organisation Americas Society.
Le choc avec l'Italie a été un moment particulier pour beaucoup en Uruguay, un pays où 4% des 3,5 millions d'habitants possèdent également la nationalité italienne.
Dans l'équipe nationale des jeunes, l'entraîneur Broli et cinq des 21 joueurs sélectionnés ont des noms de famille d'origine italienne.
"Dans ce cœur partagé entre l'Uruguay et l'Italie, il y a tout d'abord la joie de cette finale. C'était un beau match, émouvant, très disputé, l'Uruguay est un vainqueur légitime", a déclaré à l'AFP M. Lamorte, italo-uruguayen, membre du parlement uruguayen et du Conseil général des Italiens à l'étranger (CGIE), une fonction élective en Italie.
L'Association uruguayenne de football (AUF) a indiqué que les champions arriveraient à Montevideo lundi à 11h30 (14h30 GMT) à l'aéroport international Carrasco, d'où partira un cortège qui les emmènera vers différents quartiers de la capitale.
La tournée s'achèvera au stade Centenario, dans lequel l'équipe U20 sera honorée mercredi avant le match FIFA entre l'Uruguay et le Nicaragua, a indiqué l'AUF dans un communiqué.
L. Solowjow--BTZ