Le procès Lelandais se penche sur les agressions sexuelles de petites-cousines
"Dégoût et colère": le procès aux assises de Nordahl Lelandais aborde vendredi le volet des agressions sexuelles de deux petites-cousines de l'accusé avec le témoignage des parents d'une des victimes.
"Pourquoi il a fait ça ? Est-ce qu'il a déjà fait ça sur d'autres enfants ? (...) Depuis quand a-t-il cette attirance ? ", demande à la barre la mère de l'une d'elle. "On a été bien naïfs", se désole-t-elle. "Je ne l'appelle plus mon cousin, je l'appelle NL", renchérit son conjoint, évoquant une "trahison".
L'enfant, à l'époque âgée de 4 ans, était la filleule de Nordahl Lelandais et "n'avait d'yeux que pour lui", raconte la mère. Le couple lui-même se considérait comme "très proche" de l'ancien militaire de 38 ans, actuellement jugé à Grenoble pour le meurtre de la petite Maëlys, disparue lors d'un mariage en août 2017 à Pont-de-Beauvoisin (Isère).
Dans ce volet du dossier, il est accusé d'avoir caressé le sexe de sa filleule alors que celle-ci dormait, seule dans une chambre. Puis d’avoir reproduit ces mêmes gestes, dans les mêmes circonstances quelques semaines plus tard sur une autre petite-cousine âgée de six ans.
Ces attouchements remontent à juillet et août 2017, soit l'été de la disparition de Maëlys et ont été découverts lorsque les enquêteurs ont mis la main sur deux vidéos qu'il aurait tournées lui-même avec un téléphone.
Le couple, résidant dans le sud de la France, relate à la barre le choc qu'il subit lorsqu'il reconnaît sur l'une d'elle "les draps Reine des neiges" de leur fille et comprend qu'elle est l'une des victimes. Les parents deviendront par la suite "experts en mensonges pour protéger" leur enfant.
Le parrain a été déclaré "parti à l'étranger sur un coup de tête et sans laisser d'adresse". La fillette pleure beaucoup et réclame de le voir une dernière fois. "Je lui ai dit que ce n'était pas possible, qu'elle ne le reverrait plus", relate sa mère en pleurant. "Elle va avoir un nouveau parrain, un nouveau baptême".
Aujourd'hui âgée de huit ans, l'enfant n'a été mise au courant qu'il y a "trois semaines" pour éviter qu'elle n'entende parler du procès par des voies détournées.
- "L'homme des prétextes" -
La question de possibles tendances à la pédophilie de l'accusé est au coeur du procès de l'ancien maître-chien.
"Ces agressions sexuelles ont été commises, même si Nordahl Lelandais est présumé innocent, pour l'une d'entre elle, six semaines avant les faits concernant Maëlys, l'autre une semaine pile avant les faits concernant Maëlys", avait auparavant relevé l'avocate des parents des deux petites-cousines, Me Caroline Rémond.
De nombreuses zones d'ombre entourent encore la mort de la fillette, que l'accusé a reconnu avoir "involontairement" tuée en lui portant des coups très violents au visage, et dont il avait ensuite dissimulé le corps dans la montagne.
Ces propos sont "proprement insupportables", a commenté l'avocat du père de Maëlys, Me Laurent Boguet. L'avocat de la mère de Maëlys, Me Fabien Rajon, a lui aussi jugé "indécent de faire culpabiliser cette malheureuse ex-compagne".
"Nordahl Lelandais, c'est l'homme des prétextes, des fausses excuses, l'homme du mensonge", a-t-il accusé.
Déjà condamné à Chambéry en mai 2021 à 20 ans de réclusion pour le meurtre du jeune soldat Arthur Noyer, il n'a pas fait appel.
Le verdict est attendu autour du 18 février. Nordahl Lelandais encourt la réclusion criminelle à perpétuité.
P. Hansen--BTZ